MARCHE DU 12 AVRIL : Appel collectif de syndicalistes CGT (1)

Appel collectif de syndicalistes CGT (1)
 La CGT à un tournant ?
 
Depuis plusieurs années, le contexte est dominé par la violente crise du système capitaliste. Elle trouve son origine dans l’accélération de la financiarisation de l’économie et la nécessité pour le capital de continuer de faire croître sa rémunération, au détriment du travail.
 
Elle engendre mise en concurrence des salarié-e-s, explosion du chômage et de la précarité, restructurations, délocalisations, casse du droit du travail, des services publics, de l’industrie, de la protection sociale, aggravation des conditions de travail.
 
Alors que la situation nécessiterait en France comme en Europe un projet ambitieux mettant en œuvre des politiques de rupture, nous vivons depuis mai 2012 une régression d’ampleur historique : une majorité se réclamant de la gauche prend le pouvoir et tourne immédiatement le dos à l’ambition du progrès social.
 
Non seulement l’alternance ne s’est pas traduite par des avancées sociales mais le président de la République et le gouvernement s’inscrivent dans la continuité des politiques d’austérité initiées par la droite, au profit du patronat et des possédants. Cela engendre colère, désillusion et défiance à l’égard du politique.
 
Comme le démontrent les municipales, ce climat délétère conduit en particulier à une montée de la droite la plus réactionnaire, de l’extrême droite raciste et xénophobe. Ces forces se nourrissent de la désespérance sociale et des renoncements de la majorité gouvernementale.
 
Elles comptent bien remettre en cause toute les conquêtes sociales des salariés et menacer la démocratie. Face à cette situation, les forces de progrès doivent passer à l’offensive. Dans ce cadre, les responsabilités du mouvement syndical sont particulièrement importantes. Le syndicalisme doit alimenter le débat au sein du monde du travail sur l’urgence et la possibilité d’opérer d’autres choix en matière économique, sociale et environnementale.
 
La manne des plus de 230 milliards d’euros de fonds publics dont bénéficient les entreprises constitue de ce point de vue un gisement considérable de moyens mobilisables pour une autre politique.
 
Il doit rassembler les salariés, retraités, jeunes et privés d’emploi pour construire les luttes et développer le rapport de forces indispensable pour en finir avec l’austérité. Cette construction doit s’opérer en premier lieu dans l’entreprise, au cœur de la confrontation de classe et de l’affrontement des intérêts antagonistes du patronat et des travailleurs.
Elle doit s’ancrer autour du travail et des enjeux dont il est porteur en termes de création et de partage des richesses, de conditions de vie des salariés, d’émancipation. Il y a urgence à rompre avec les logiques capitalistes qui nous ont conduits à la crise actuelle ! Militantes et militants de la CGT, nous sommes déterminé-e-s à œuvrer en ce sens.
 
C’est au nom des urgences sociales et économiques que dans plusieurs pays d’Europe, des forces de progrès s’unissent pour frayer une voie rassemblée face aux situations extrêmes vécues par les peuples. Cela nous conforte dans la recherche en France de ces voies de rassemblement. Ce n’est certes pas le chemin le plus facile mais renoncer serait laisser grande ouverte la voie aux stratégies d’accompagnement, au bénéfice du capital et de l’extrême droite, qui progresse partout sur le continent.
 
Nous estimons également indispensable de poursuivre la construction d’un syndicalisme de lutte et de transformation sociale progressiste, y compris en créant les conditions d’un rassemblement des organisations qui agissent dans ce sens.
 
Nous pensons que la stratégie unitaire du syndicalisme doit être fondée sur la volonté de retrouver la voie des conquêtes sociales, sur la défense farouche du fruit des luttes et donc sur le refus de négocier les conditions des reculs sociaux.
 
La bataille contre le pacte de responsabilité est de ce fait une priorité de la période et, en ce sens, nous réitérons notre attachement à la Sécurité sociale basée sur le salaire socialisé et la solidarité intergénérationnelle. Nous revendiquons l’indépendance du syndicalisme. Dans le respect du rôle et des prérogatives de chacun, nous jugeons incontournable de contribuer à la construction de réponses politiques à la hauteur des enjeux.
 
La situation historique dans laquelle nous sommes appelle la mise en mouvement convergente de tous ceux qui veulent agir pour trouver une issue à la crise. Dans cette perspective, il y a urgence à développer le dialogue et les convergences entre le syndicalisme et les forces de gauche portant l’ambition de transformer la société.
Un tel dialogue et de telles convergences, arrimés au développement des luttes sociales et politiques, ont été la condition des grandes phases d’avancées sociales de notre histoire récente (conquêtes du Front populaire ; mise en œuvre du programme du Conseil national de la Résistance à la Libération ; avancées sociales du début des années 1980).
 
C’est à partir de cette vision des enjeux de la période que nous nous engageons dans l’appel à manifester le 12 avril sous le mot d’ordre « Maintenant ça suffit ! Marchons contre l’austérité, pour l’égalité et le partage des richesses« .
 
Cet appel rassemblant personnalités et forces du mouvement social, associatif, politique et syndical est à nos yeux une étape importante pour rouvrir le champ des possibles et faire grandir l’ambition collective de la transformation sociale.
 
(1) Les signataires : Jean-Marc Canon ; Mireille Chessa ; Christophe Couderc ; Christophe Delecourt ; Lina Desanti ; Pascal Joly ; Denis Lalys ; Valérie Lesage ; Daniel Sanchez ; Baptiste Talbot ; Céline Verzeletti ; Gisèle Vidallet.
 
source: l’Humanité 4/04/2014
 

PACTE DE RESPONSABILITE : quelques réactions

NON AU « PACTE DE RESPONSABILITE »

Hollande et Ayrault peuvent s’en réjouir : le Pacte de Responsabilité souhaité par eux a été validé par la CFDT, CFTC et CGC avec le MEDEF et ses satellites patronaux. Les entreprises qui actuellement « reçoivent plus de 172 milliards d’aides publiques sous la forme d’allègements ou d’exonérations fiscales et sociales, sans aucune conditionnalité ni évaluation de l’efficacité de ces aides en matière d’emploi et d’investissements et sans contrôle », comme le souligne justement l’intersyndicale nationale CGT, FO, FSU et Solidaires, verront cette manne grossir de 35 milliards supplémentaires de cadeaux fiscaux. Le MEDEF pouvait légitimement se déclarer satisfait, provisoirement, car la voracité du capital est sans limite et qu’ il ne tardera pas à exiger de nouvelles « simplifications » et « baisses des charges ».

Il est évidemment plus tragique de constater qu’une fois de plus, la direction de la CFDT, accompagnée par CGC et CFTC, a validé un nouveau marché de dupes sur le dos des salarié-e-s, des retraité-e-s et des services publics.

Il est donc particulièrement important que CGT, FO, FSU et Solidaires appellent les salarié-e-s, chômeurs-ses et retraité-e-s à refuser de rester enfermés dans « une logique inacceptable d’austérité » en faisant du 18 mars prochain une journée « d’actions interprofessionnelles de manifestations, rassemblements et grève ». Mais pour réussir cette mobilisation, il faut s’en donner les moyens. Et se retrousser les manches. Car, face au matraquage médiatique unilatéral, le risque est grand que l’attentisme prenne le pas sur la volonté d’en découdre et que la mobilisation syndicale reste limitée. C’est à l’évidence le pari commun que font le gouvernement et les signataires.

Relayer l’appel national dans chacune des entreprises, des branches professionnelles, des villes et mener une campagne massive d’explication sur la réalité et les conséquences du pacte de responsabilité sont les clés de la mobilisation. A chacun-e de nous d’y contribuer.

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Ensemble ! : « la mise en musique du chantage patronal et du renoncement gouvernemental »

« Comme le Medef n’a cessé de l’exiger, le Pacte de responsabilité » ne prévoit aucune contrepartie chiffrée en terme de création d’emplois en échange des 30 milliards de cadeaux fiscaux. Tout est renvoyé aux négociations dans les 750 branches. Il suffira d’un relevé de conclusions mais sans obligation de résultats. Et rien ne sera fait par le patronat concernant l’emploi tant que la baisse des charges ne sera pas effective. Plus question du million d’emplois annoncé par P. Gattaz à la fin de l’année 2013 : en le Medef s’est félicité à l’issue de la réunion du 5 mars.
Le pacte de responsabilité c’est la mise en musique du chantage patronal et du renoncement gouvernemental. Dans le même temps, le gouvernement s’est engagé à supprimer 50 milliards de dépenses publiques au détriment des services publics, de la protection sociale et des collectivités locales dont le financement serait amputé de 10 Milliards d’ici 2017. Loin de créer des emplois, cette politique va avoir un effet dépressif sur l’activité économique et risque fort d’en détruire ».

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CGT : « l’intervention de la Commission européenne a été un élément déterminant »

« L’intervention de la Commission européenne qui a décidé, ce mercredi 5 mars, de placer la France « sous surveillance renforcée » a manifestement été un élément déterminant pour aboutir au relevé de conclusions signé hier. Dans le cadre du pacte de responsabilité, François Hollande se garde bien de définir qui va payer et comment. Au bout du compte, il ne fait aucun doute que ce sont les contribuables à travers l’impôt….C’est cette même logique que le patronat poursuit dans le cadre des négociations sur l’assurance chômage en cherchant à transférer une partie du financement de l’assurance chômage sur les chômeurs eux-mêmes et sur le budget de l’État ».

Solidaires : «  aborder les questions de fond et arrêter les bricolages »

> « Personne ne peut se satisfaire de l’aggravation du chômage. On ne voit pas comment la politique économique actuelle pourrait commencer à inverser la courbe du chômage. On assiste à des grandes démonstrations de porte-parole du gouvernement, mais plus personne n’y croit. …. Il faut aborder les questions de fond et arrêter les bricolages. A Solidaires, nous sommes prêts par exemple à remettre sur la table la réduction du temps de travail. Nous l’avons dit à plusieurs reprises au gouvernement. Pourquoi ne serait-il pas possible d’engager un débat de société sur cette question dans un pays où il y a 5 millions de chômeurs ? Au moins pourrait-on avoir un vrai échange politique et citoyen. Mais c’est un blocage total. Il n’y a plus de discussion politique sur des choix de société, et les choix ne sont pas ceux d’un gouvernement de gauche, pas même social-démocrate. Avant d’être des gestionnaires, les politiques doivent être des porteurs d’idées de projet de société ! ».

L’exemple d’ORANGE
Le jour même où MEDEF et CFDT validaient le Pacte de Responsabilité, la multinationale Orange annonçait ses résultats pour 2013 : 7 milliards de cash.Aussitôt l’action flambait :plus de 10%. Il faut dire, souligne le syndicat SUD, que « pour un résultat net pour 2013 de 1 873 millions d’euros, le groupe aura versé 2 100 millions d’euros aux actionnaires ». Autre constat du syndicat : « ce sont 4500 suppressions d’emplois supplémentaires chez Orange, alors que le groupe aura touché de l’Etat 186 millions pour 2013 et 2014 au titre du crédit impôt compétitivité emploi (sans contre partie).

« Oser la démocratie à Quimper » : http://kemperosonslademocratie.unblog.fr/

La région Ile-de-France et la région PACA demandent l’arrêt des négociations du grand marché transatlantique

 

Deux régions ont désormais voté pour l’arrêt des négociations du grand marché transatlantique : la région Ile-de-France et la région Provence-Alpes-Côtes d’Azur. En Ile-de-France, par 67 voix pour (les deux groupes FDG de la région et EELV), avec l’abstention du MRC et du Parti socialiste, l’UMP et l’UDI refusant de prendre part au vote, le Conseil régional d’Ile-de-France a adopté la proposition du groupe PG-Alternatifs d’une demande claire d’arrêt des négociations. Elle s’est du coup déclarée « hors Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (PTCI ou TAFTA) ». En région PACA, la demande introduite par les groupes FdG a été rejoint par les votes d’EELV et par les élu-e-s du Parti socialiste dont le président de région lui-même. Le FN a voté contre.

Il s’agit d’une grande avancée. Le projet de grand marché transatlantique que porte le TAFTA n’est pas qu’un traité de commerce ordinaire : il s’agit d’une attaque massive aux principes démocratiques les plus élémentaires. Non seulement les négociations sont conduites dans le plus grand secret mais encore elles sont porteuses de mécanismes inacceptables. Ce projet de traité vise à démanteler les dernières réglementations protectrices des populations qui existent encore. Le mécanisme de règlement des différends prévu permettrait aux entreprises qui le souhaiteraient d’attaquer des collectivités publiques de tout niveau (Etat, collectivités locales ou autres) devant des arbitres privés internationaux au motif que ces réglementations constitueraient des obstacles considérés comme « non-nécessaires » au commerce. Et, le mécanisme de convergence réglementaire interdirait dans l’avenir toute décision de représentants élus qui ne serait pas exactement conforme au traité.

Les membres du collectif StopTAFTA se réjouissent de la décision des conseils régionaux d’Ile-de-France et PACA. Nous travaillons collectivement à ce qu’il y en ait beaucoup d’autres. Nous sommes mobilisés et unis pour que ce projet de traité ne puisse pas voir le jour car nous ne pouvons accepter que la démocratie soit laissée aux mains des entreprises transationales et des marchés financiers.

La manif’ comme elle est belle … … et comment on cherche à la discréditer !

Allez, un nouveau témoignage reçu ce soir que je vous recrache brut de décoffrage  :

Recette pour discréditer une manifestation et obtenir pour le 20h les images de violences souhaitées

Ingrédients :

Interdire le matin même le parcours prévu et publié dans la presse depuis le début de la semaine

Verrouiller le centre-ville avec des cars de CRS et des grilles métalliques à chaque entrée de rue

Annoncer la veille dans tous les journaux qu’il s’agit d’une manifestation à risque de violence histoire d’attirer les individus qui souhaiteraient jouer à la guérilla

Obliger les organisateurs à réduire le parcours pour que le cortège ne puisse pas se déployer et avancer en totalité jusqu’au point de rassemblement

Faire en sorte que le cortège vienne buter rapidement devant les CRS

Empêcher les manifestants de repartir puisque toutes les rues sont bloquées.

Recette :

Répondre rapidement aux quelques jets de projectiles par des tirs de lacrymogènes intensifs qui touchent tout le monde, enfants et personnes âgées du cortège compris.

Faire monter la pression en avançant les camions anti-émeutes sur la partie autorisée du parcours (devant le CHU) alors que la manifestation n’est pas terminée.

Faire intervenir les groupes mobiles de policiers en civil dans les petites rues (rue Kervégan) pour créer des mouvements de foule, stimuler la création de barricades et arroser par derrière la foule de grenades lacrimogènes

Surtout ne pas faire de pause alors que clowns et musiciens viennent se mettre devant pour essayer de calmer le jeu.

Bien tenir les rues pour ne pas permettre aux citoyens de traverser le centre pour rentrer chez eux, pour encore augmenter la tension.

Dégustation :

Inviter les médias à venir filmer depuis le dispositif policier pour montrer les images de violence souhaitées.

Les laisser interpréter la présence de beaucoup de monde devant les CRS comme autant de casseurs, alors que la plupart sont des manifestants qui attendent, ne sachant trop où aller puisqu’il n’y a plus de parcours et pas moyen d’avancer.

Voila, en résumé, la stratégie de « maintien de l’ordre » utilisée lors de la manifestation du 22 février à Nantes, lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes.

Nous avons été gazés dans le cortège, avec des enfants en poussette près de nous. Il était 15h cours Olivier de Clisson. La manifestation était calme mais cherchait une issue, le parcours étant bloqué.

Nous avons été gazés à nouveau devant le CHU alors que nous cherchions un moyen de repartir, nous avons assisté à une fanfare qui continuait à jouer sous les tirs de lacrymogènes.

Nous avons certainement été comptés parmi le millier de casseurs, bien qu’il n’y avait alors qu’une dizaine d’énergumènes à jeter des projectiles en direction des camions de CRS.

Nous avons ensuite été refoulés par un cordon de gendarmes rue de la Fosse alors que nous voulions trouver un chemin pour rentrer chez nous.

Nous sommes surtout surpris de l’interprétation faite des photos publiées – à la une de Ouest-France en particulier : sous le titre « la manif dérape à Nantes », on voit des manifestants pacifiques, quelques clowns, et des tirs de grenade venant des rangs policiers. Pourquoi les forces de « l’ordre » n’ont pas su/pu/voulu mettre en place un dispositif adapté à la réalité ?

source : http://www.politis.fr/La-manif-comme-elle-est-belle,25848.html

Communiqué 17 février 2014

 Face à l’offensive du MEDEF contre les (maigres) droits des chômeurs et le régime indemnitaire des intermittents, 

Contre le chômage, pour le partage des richesse et la réduction du temps de travail.

C’est dans la rue que ça se passe !

 

La mutation de l’économie capitaliste entraîne des gains de productivité  Mais ce système conduit aussi à la précarisation et à l’appauvrissement de nombreux/ses salarié.e.s, la multiplication des temps partiels subis, et un niveau de chômage élevé. Si beaucoup chôment, certain.e.s triment. Et, sous la pression du capitalisme managérial,  la souffrance au travail augmente.  

Une alternative est donc urgente. Elle passe par le partage des richesse et la réduction du temps de travail.

 

La négociation UNEDIC s’est engagée en janvier. Et, fort de ses pas de deux avec Hollande-Ayrault, le MEDEF est à l’offensive. Le régime indemnitaire des intermittent-e-s du spectacle vivant lui est insupportable, au même titre que les autres formes de salaire socialisé – donc de solidarité sociale. Pus globalement, il considère les droits des chômeurs comme un obstacle au redéploiement libéral qu’il entend imposer en concertation avec le gouvernement.

 

La mobilisation solidaire des chômeurs et chômeuses, précaires, salarié.e.s est seule en mesure d’empêcher le recul des droits des chômeurs.ses et de porter des propositions d’urgence. 

 

Plusieurs revendications sont portées par les organisation de chômeurs.ses, parmi celles-ci :
– Un revenu personnel de remplacement pour toutes et tous, à hauteur de 80% du SMIC

– La redéfinition du fonctionnement et des fonctions de Pôle Emploi,  lui permettant de jouer pleinement le rôle de service public de l’emploi

– Des formations réellement au service des sans-emploi plutôt que des stages bidon.

 

Une grande partie de ces revendications d’urgence nécessitent un partage des richesses, l’élargissement du financement de l’UNEDIC par la taxation de tous les revenus du capital, une action résolue contre les contrats courts et précaires.

Autour des intermittents du spectacle, la mobilisation contre les diktat du MEDEF et le recul des droits est en marche : de nouvelles manifestations auront lieu le 27 février prochain. Les Alternatifs en sont solidaires.

 

Face à un système qui continuera à produire précarité et emplois low cost, les incantations à la croissance sont une voie sans issue. C’est un nouveau modèle de développement qui faut inventer, liant justice sociale et transition écologique.

La sécurisation des parcours professionnels, défendue par plusieurs organisations syndicales, est un premier objectif de transformation. Et une réduction forte du temps de travail tout au long  de la vie (vers les 30 heures hebdomadaires) un point de passage obligé pour ne pas continuer à subir un système où beaucoup chôment et d’autres triment pour qu’une petite minorité profite.   

 

Accord commercial Europe – États-Unis : la région Ile-de-France demande l’arrêt des négociations

C’est la première région française à s’opposer au futur accord commercial entre l’Union européenne et les États-Unis. Les négociations sont actuellement en cours pour un « marché transatlantique » qui concernerait plus de 800 millions d’habitants et la moitié du PIB mondial (lire notre enquête, Accord Europe – États-Unis : que nous réserve la plus grande zone de libre-échange du monde ?). La région Ile-de-France, dont l’économie représente 5 % du PIB européen, a adopté le 14 février unedélibération pour demander l’arrêt des négociations de ce Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) [1]. Elle s’est également déclarée « zone hors TTIP ».

Cette délibération à l’initiative du groupe Front de Gauche (Parti de gauche et Alternatifs) a été soutenue par le groupe EELV. Le Parti socialiste n’a pas pris part aux votes. « C’est un désaveu pour tous ceux qui ont choisi de négocier dans le dos des citoyens : la Commission européenne mais aussi le président Hollande qui vient de déclarer qu’il fallait « aller vite » sur ce dossier pour empêcher que le peuple ne s’en saisisse »souligne le Parti de gauche.

Des collectivités directement concernées par cet accord commercial

Cette délibération n’est pas sans rappeler celles adoptées par plus de 680 collectivités locales entre 2002 et 2004 contre l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS). Les communes et régions s’étaient regroupées autour du réseau« zone hors-AGCS » et refusaient symboliquement d’appliquer les directives de l’Organisation mondiale du commerce sur leur territoire. Selon le Parti de gauche, l’accord commercial en cours de négociation « va encore plus loin » que l’AGCS.« Les services publics fondamentaux, comme dans chaque traité de libre commerce, ne seront pas épargnés quel que soit l’échelon institutionnel », prévient-il.

Le Parti de gauche craint notamment que la délibération votée par le Conseil régional d’Ile-de-France en 2004 marquant son opposition aux cultures d’OGM en plein champ, ne soit remise en cause. « Des entreprises pourraient par exemple poursuivre des collectivités locales qui, comme la Région Île-de-France, avantagent les entreprises qui œuvrent pour une économie plus solidaire et la préservation de notre environnement » alertent les élus EELV. L’accord en cours de négociation prévoit en effet d’intégrer des mécanismes de protection des investissements. Concrètement, des entreprises transnationales pourraient porter plainte, devant un tribunal d’arbitrage ad hoc, contre un État ou une collectivité territoriale dès lors qu’une loi ou qu’une réglementation ferait entrave à leurs activités.

Les groupes Front de gauche et EELV demandent que l’ensemble des textes relatifs aux négociations de cet accord commercial soient rendus publics. Et que la région Ile-de-France initie un grand débat sur le sujet, avec les collectivités territoriales, les organisations syndicales, associatives, socioprofessionnelles et les habitants. D’autres collectivités locales suivront-elles ce mouvement, en se déclarant à leur tour« zone hors TTIP » ? C’est ce à quoi l’association Attac France les invite [2] dans sa brochure pour des « alternatives municipales ».

http://www.bastamag.net/Accord-commercial-l-Ile-de-France